Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Depuis quand nos dirigeants tirent les leçons des erreurs passées ? 3éme partie et fin (souce LeMatin DZ)

Publié par The Algerian Speaker sur 24 Août 2013, 08:37am

Catégories : #TCHIPA (Corruption) - srika et tutti quanti

 

Chakib-Khelil-and-Co.jpgLe clanisme, le copinage, la cooptation et le passe-droit sont passés au stade de phénomène de société durant les trois mandats de Bouteflika. Le principe taylorien de subordination/coordination a bloqué l’esprit d’initiative, d’implication et de création chez les gestionnaires.

Ceci n’a pas permis  l’émergence d’une vraie élite managériale capable de faire face aux mutations économiques qui s’opèrent en Algérie.

4- De la conduite des entreprises et des institutions publiques.

En dépit des sommes considérables consentis pour la formation dans l’espace et dans le temps des cadres dans les différents secteurs d’activité de l’économie nationale, l’ordre établi par le rouage clanique a empêché l’apparition d’une vraie élite de gestionnaires capables de conduire et de gouverner les entreprises publiques. Dans de nombreux cas, ce n’était pas le savoir et le savoir-faire qui faisaient défaut mais c’est le savoir-être et l’audace managériale qui leur manquaient. Ils obéissent et ne savent pas dire non quand il le faut.

Si on se réfère aux affaires de Sonatrach par exemple, le passage d’à peine deux ans de Chakib Khellil comme PDG du groupe aura suffit pour violer la culture de cette entreprise cumulée depuis près de 40 ans. Il a facilement réussi à mettre dans les postes clés ses collaborateurs du ministère dont il a eu assez de temps pour apprécier leur docilité, notamment son directeur des hydrocarbures comme PDG, son assistante aux ressources humaines et son chef de cabinet au secrétariat général du groupe. Ces mêmes cadres ont à leur tour réussi à reproduire le schéma de cooptation des membres de leur famille dans des postes stratégiques. En dépit de toute une direction juridique dotée de cadres de haut niveau et formés dans les universités étrangères, il coopte un Américain pour lui rédiger une loi rejetée avant même d’être mise en application. Cet Américain a perçu une rémunération de 2 millions de dollars, démotivant ainsi les compétences qui ont vidé l’entreprise au profit de celles étrangères. Dans toutes ses démarches, Chakib Khelil n’a jamais caché son approbation au départ des cadres formés à coup de devises pendant plusieurs années et au prix de quels sacrifices. Il n’arrêtait pas de répéter que celui qui veut partir de Sonatrach, on ne le retiendra pas. Dès son arrivée sa première priorité était la restructuration des principaux instruments de formation spécifique au secteur de l’énergie. Certains d’entres eux ont été carrément privatisés (01).

Lorsque les deux principales affaires de Sonatrach se sont éclatées, c’est les cadres ainsi cooptés qui ont servi de fusibles en mettant tout sur son dos sans fournir la moindre preuve. Aujourd’hui si un mandat international est lancé contre lui, c’est parce que la justice algérienne est mise devant un fait accompli par le parquet de Milan et des fuites d’information ont circulé sur le fait qu’il avait nargué la justice algérienne qui l’a convoquée à deux reprises, uniquement pour répondre et confronter les lampistes qui l’accusent. Il a réussi habilement à manipuler les médias algériens et proches de l’Algérie. De nombreuses contradictions apparaissent dans ses déclarations mais le message principal est celui envoyé à la justice et à l’opinion publique algérienne pour leur dire que ce n’est pas de la compétence des juges d’instruction algériens et de leurs experts qui vont découvrir des pots de vin contenus dans des produits financiers extrêmement compliqués.

Rôdé dans le système de gestion international et très informé des points faibles et des prédispositions des dirigeants algériens, cet ancien ministre instruit verbalement mais ne formalise que très peu. D’ailleurs, c’est durant son règne que s’est développé le réseau Internet qui a remplacé la communication interne par soi, transmis formalisé. On se contacte et on instruit d’une manière virtuelle. Désormais, ses collaborateurs appliquent les instructions la bouche ouverte car une de ses qualités c’est qu’il sait récompenser d’une manière pavlovienne l’obéissance par des artifices divers : mission à l’étranger, logements, recrutement de complaisance, avantages divers. Ses  vice-présidents pour la plupart Oranais, le PDG actuellement sous contrôle judiciaire et de nombreux directeurs centraux ont bénéficié de logements dans la résidence Chaâbani en contractant des prêts CNEP que la Sonatrach paye, croit-on savoir indirectement sous forme de primes de logement cette fois-ci directement versées aux intéressés. En terme plus simple, le beurre et l’argent du beurre.

Aucun Algérien n’aurait pu imaginer que des cadres nationaux permettent ou ferment les yeux pendant que des étrangers comme SAIPEM vident le pétrole du gisement Sif Fatima ou le trafic de la filiale de Londres en attendant l’ouverture de la boite de Pandore par la justice d’autres pays. Plus grave à en croire un site électronique (2), le DRS enquête actuellement sur des taupes à l’origine d’importantes fuites d’information de Sonatrach vers ses conquérants. Si cette fuite se confirme, elle expliquerait pourquoi les investisseurs choisissent les gisements existants ou les blocs qui leur sont mitoyens. Depuis 1986, très peu sinon aucun d’entre eux n’a risqué un dollars pour rien. Tous les blocs ont été fructueux pour rendre ainsi le risque géologique du domaine minier algérien presque nul. Par contre, aucun de ses investisseurs ne s’intéresse aux 761. 751 km2  du domaine libre et que l’Algérie souhaite valoriser  

En conclusion, il est important de tirer les leçons du passé pour pouvoir faire un pas productif en avant sinon les mêmes méthodes produisent les mêmes erreurs.

Rabah Reghis, Consultant, Economiste Pétrolier

Renvois

(1)- voir soit transmis N°1498 du 20/06/02  signé par Chakib Khellil et le Rapport du brainstorming de 54 pages disponibles pour ceux qui s’intéressent à sa lecture 

(2)- Article paru sur le site de TSA, le samedi 10/08/2013 à 17 :31

 

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